Dans notre Rapport des Tendances 2023 ‘Bien-être & Durabilité’, nous dressons la feuille de route vers un avenir prospère et durable pour les entreprises. Dans cette série de blogs, l’analyste de tendances Herman Konings transpose quant à lui cet avenir dans le présent à l’aide de quelques tendances notables au niveau international.
Dans ce blog : Les crises, catalyseurs de la culture de la connaissance
La pandémie a été à l’origine d’une numérisation et d’une décentralisation en profondeur de l’enseignement, ce qui l’a rendu plus attrayant. Le virus s’est avéré être un catalyseur pour la mise à disposition ouverte, souvent gratuite – littéralement impayable – de programmes d’apprentissage sur Internet. Les MOOC’s (massive open online courses) tels que Coursera, EdFlix et l’Université de Flandre, ainsi que les podcasts éducatifs et les applis telles que Hardcore History, Stuff You Should Know et Duolingo, ont fait et continuent de faire de plus en plus d’adeptes. Outre les cours en ligne obligatoires dans l’enseignement ordinaire, l’intérêt intrinsèque pour la remise à niveau scientifique, l’apprentissage de compétences cognitives (langues, mathématiques) ou l’immersion dans un apprentissage narratif (histoire, philosophie, psychologie) par des moyens numériques a également augmenté. Et ce, peu importe le lieu (sur la plage ?) et les circonstances (en faisant son jogging ?).
Croissance de 7 %
La pandémie a porté aux nues les scientifiques, ces nouveaux héros des temps modernes depuis 2020 ; les formations STEM[1] ont le vent en poupe. Dans les hautes écoles et les universités belges, on a enregistré pour l’année académique 2020-2021 une croissance exceptionnelle de 7 % dans les filières qui se sont révélées essentielles lors de la crise du Covid, telles que les sciences bio- et paramédicales, la chimie, les mathématiques et l’informatique. Ces deux dernières années aussi, l’enseignement STEM a suscité un engouement plus fort que dans les années qui ont précédé 2020. Aux Pays-Bas, la formation d’interprète en langue des signes a enregistré pas moins de 42 % d’inscriptions supplémentaires pour l’année universitaire 2020-2021.
La connaissance comme matière première
Surtout si on se place dans une perspective mondiale, acquérir des connaissances n’est plus un privilège, mais un tremplin nécessaire et démocratisé pour s’assurer un avenir digne de ce nom. La culture de la connaissance devient de plus en plus décentralisée et horizontale : l’enseignement, le partage des connaissances, la recherche & développement, l’innovation, etc. vacillent sur leur piédestal et sont déconnectés de tout niveau d’études préalable ou de toute origine sociale. La crise du Covid nous a fait prendre conscience que pour remédier rapidement et durablement à des problèmes complexes, il faut collaborer et disposer de réseaux de connaissances multidisciplinaires.
La connaissance comme matière première pour les entreprises se base encore trop souvent sur un postulat qui date du 20ème siècle et selon lequel il faut améliorer les processus, accroître l’efficacité et tendre vers la meilleure qualité possible à un prix raisonnablement bas. Maintenant que la culture de la connaissance évolue vers plus d’égalité, de diversité et de pluridisciplinarité, les structures professionnelles doivent suivre elles aussi et s’organiser en réseau. Maintenant que la culture de la connaissance évolue vers plus d’égalité, de diversité et de pluridisciplinarité, les structures professionnelles doivent suivre elles aussi et s’organiser en réseau.
Suite à la crise, La culture de la connaissance en tant que processus de civilisation a pris de l’importance ; la connaissance est un élément clé pour coexister en bonne intelligence à long terme. On prévoit d’investir plus d’argent dans l’éducation, la recherche et l’innovation, mais aussi de s’attacher davantage à objectiver les événements et à lutter contre les ‘faits alternatifs’. Les faits avérés vont redevenir plus importants que les opinions émotionnelles.
[1]Formation en Science, Technology, Engineering & Mathematics.